L’exposition que je ne voulais absolument pas louper s’arrête dans quelques jours ! C’est le genre d’expo qu’il faudrait laisser plus longtemps, ou qu’il faudrait faire tourner…
C’est à Arles, à la fondation LUMA, dans le Parc des Ateliers, vaste plateforme culturelle en plein développement dans le site industriel d’un ancien centre de maintenance SNCF, que je suis allée à la rencontre de la plus grande collection de bâtiments de Jean Prouvé jamais réunie…
Le lieu de l’exposition, la Grande Halle, une ancienne fonderie du XIXème siècle, est particulièrement approprié pour présenter l’oeuvre du plus grand designer du XXème siècle, qui a commencé sa carrière dans la ferronnerie d’art.
A l’entrée de la Grande Halle on peut admirer la maquette du bâtiment de Frank Gehry, en cours de construction à quelques mètres de là. Il est frappant de voir à quel point les travaux de ces deux architectes sont opposés : le premier rejette l’ornement et magnifie la structure épurée et la fonctionnalité, tandis que le second crée des sculptures habitées qui défient les lois de la gravité.
L’exposition est magnifiquement documentée et illustrée sur le travail de Jean Prouvé sur les constructions légères démontables. Elle présente des maquettes d’étude, des croquis, des plans, des prototypes.
Mais surtout son caractère exceptionnel tient au fait qu’elle présente 12 authentiques bâtiments, datant de 1939 à 1969.
Depuis la rudimentaire baraque militaire en bois de 1939 jusqu’à la mythique station-service Total de 1969, la découverte de ces bâtiments nous éclaire sur la progression vers l’épure et l’efficacité des structures préfabriquées de Prouvé, et la recherche d’équilibre entre authenticité des matériaux, construction innovante et peu coûteuse et design minimaliste.
Les réalisations de Jean Prouvé répondaient avant tout à des situations d’urgence.
En allégeant la structure et en rationalisant l’assemblage, Prouvé a réussi à créer des modèles de maisons qui étaient entièrement montées en une seul journée par 4 hommes, chacun des éléments préfabriqués pouvant être porté par un seul homme.
Le plus grand bâtiment présenté est l’école de Bouqueval, une impressionnante école primaire préfabriquée de 24 m x 8 m, sur 4 m de hauteur, qui date de 1949.
L’emblématique maison « les jours meilleurs » répondait à une commande de l’abbé Pierre pour loger rapidement, à moindre coût et dans de bonnes conditions de confort les nombreuses familles démunies et sans domicile, au milieu des années 1950. Malheureusement ce prototype ne fut jamais fabriqué en série comme prévu, à cause de difficultés d’autorisations administratives.
La plupart des constructions modulaires de Jean Prouvé reposent sur un système de « compas » stables et légers, en position centrale, qui soutiennent une unique poutre centrale. Les murs ne sont pas porteurs, ils ne sont qu’une enveloppe qu’on peut faire varier à sa guise, notamment avec des baies vitrées de toutes proportions selon la nature du bâtiment.
Au-dessus du Parc des Ateliers s’élève déjà la tour de Frank Gehry, dont la construction devrait être achevée en 2019.
Ravie donc d’avoir pu voir à temps cette merveille d’exposition. Il faudra revenir à Arles pour voir le bâtiment de Gehry et les nouvelles occupations du LUMA.
Merci pour cette visite virtuelle (pour nous). Mon mari et moi-même sommes des inconditionnels de Jean Prouvé et nous avons pu voir la grande rétrospective qui se tenait à Nancy.
J’avais beaucoup aimé également ton reportage sur Le Havre.
et bin toute une superbe exposition didonc….oui des maisons a visiter mais vraiment….
Merci pour ce reportage, avec vos formidables photos. Heureusement que vous êtes là pour partager vos balades. on va se programmer une visite de la maison de Prouvé à Nancy.
Toujours aussi sympa de découvrir tes reportages. Merci pour cette visite virtuelle !