Pour dire la vérité, l’élément déclencheur de nos vacances dans la métropole du Nord en octobre 2016 c’est la villa Cavrois ! Depuis son ouverture au public en juin 2015, on rêvait de la visiter… et on n’a pas été déçus. Elle justifie à elle seule un séjour à Roubaix, où il y a encore d’autres merveilles à découvrir…
La villa Cavrois, à Croix à côté de Roubaix, ce n’est pas seulement l’un des spots les plus vus dernièrement sur Instagram et autres réseaux. C’est surtout une maison iconique d’exception, qui figure sur la liste internationale des Iconic Houses, aux côtés de la villa Savoye, de la villa Noailles, de la maison Schröder-Rietveld, de la Fallingwater house, de la Eames house ou de la Casa Batllo…
Nous avons eu la chance de recevoir un chaleureux accueil personnalisé du personnel et du chargé de mission du Centre des Monuments Nationaux. Ils nous ont raconté la grande histoire de la villa, et aussi les petites anecdotes… Ils ont ouvert pour nous certaines portes habituellement fermées, comme celle du coffre-fort… N’hésitez pas à questionner les membres du personnel dans la maison, ce sont des passionnés qui seront très heureux de vous faire partager leur savoir.
La villa Cavrois, c’est une architecture hors du commun. C’est le chef d’oeuvre de Robert Mallet-Stevens, réalisé en 1932 pour l’industriel Paul Cavrois et sa famille. Incroyable château moderne de 1800 m2 habitables et 840 m2 de terrasses, c’est une oeuvre d’architecture totale qui concentre toutes les technologies avancées de l’époque et qui est considérée comme le manifeste de Mallet-Stevens (concepteur aussi de la fameuse villa Noailles). L’architecte a conçu également l’ensemble du décor, des poignées de portes aux horloges, l’agencement, le mobilier et le parc.
La villa Cavrois, c’est un destin hors du commun. Occupée par les allemands pendant la seconde guerre mondiale, transformée dans les années 50/60, abandonnée après la mort de Lucie Cavrois en 1986, la maison est vandalisée et ses décors sont entièrement pillés. Classée au titre des Monuments Historiques en 1990, il faudra attendre son acquisition par l’Etat en 2001 puis une douzaine d’années de recherches et de restaurations pour retrouver son état originel, au moyen d’un budget de 23 millions d’euros.
La cuisine, au rez-de-chaussée, est un laboratoire épuré.
Le passe-plat permet de monter les repas de la cuisine à l’immense terrasse de réception au troisième niveau de la villa.
La salle de bain d’une des chambres de jeune-homme :
Une chambre de jeune-homme :
Le coffre-fort dissimulé derrière un panneau de boiserie :
Le boudoir de Mme Lucie Cavrois :
Dans la salle de bain de M. et Mme Cavrois, d’une surface de 40 m2, Ernest a testé la balance intégrée à la pièce :
Une chambre non restaurée témoigne de l’état de délabrement de la villa dans les années 1990, et elle permet également de comprendre la structure constructive du bâtiment ainsi que les principes d’isolation, de ventilation et d’amenée des réseaux :
Le parc, avec sa perspective accélérée par un jeu d’optique, est le prolongement de l’espace bâti :
Au sous-sol sont présentés les matériaux et accessoires d’origine, dans l’état dans lequel ils ont été trouvés. Il ne faut pas manquer non plus dans cet espace le passionnant film qui retrace la minutieuse restauration.
N’oubliez pas d’aller contempler la perspective depuis l’extrémité du bassin-canal. Sa faible profondeur lui permettait de se transformer en patinoire en hiver, pour les enfants Cavrois.
La piscine, conçue par Mallet-Stevens dans le prolongement de l’espace de la villa, présentait plus de 3 m de profondeur pour permettre les plongeons depuis le haut plongeoir. Le boulingrin était utilisé pour les parties de croquet :
Les briques jaunes ont été fabriquées spécialement pour la villa. Les joints peints en noir mettent en valeur les lignes horizontales.
En cheminant entre la villa et l’arrêt de tramway judicieusement nommé « Villa Cavrois », on découvre le contexte bourgeois du quartier avec ses pavillons très cossus disséminés dans des parcs arborés, et on se rend compte que la maison de Mallet-Stevens est en complet décalage avec ses voisines. La villa n’a jamais été appréciée par le voisinage. Sa modernité et sa différence dérangeaient, à tel point que les enfants Cavrois en avaient honte et qu’ils cachaient leur adresse à leurs camarades d’école !
La récente popularité de la villa Cavrois n’a pas fini de grandir : une semaine avant notre visite elle accueillait le tournage du prochain film de François Ozon, lequel se déroulera aussi rue Mallet-Stevens à Paris… On a hâte !
Prochaine visite, toujours à Roubaix :
la Manufacture et sa superbe collections de métiers à tisser.
oh toute une bien belle maison en tout cas…et dommage pour sa reputation et son delabrement..heureusement qu’elle a ete remise a neuf….;)
Tes billets sont toujours passionnants concernant ces villas! Je ne manquerai pas de m’y rendre dès que j’en aurai l’occasion .
J’ai déjà grâce à toi visité la Villa Savoye alors que j’ai habité 20 ans à côté sans m’en soucier !!
Bravo pour ces photos, on s’y croirait. J’ai noté l’idée pour un prochain voyage dans les Hauts de France !
Han j’adore! Robert Mallet Stevens souvenir de mes années lycée, au programme de mon BAC arts plastiques…
Je rêve d’y aller un jour! En attendant merci pour la visite Emma!
Bises
Très très surprenante cette maison, à la fois si moderne et si ‘démodée’… encore un des trésors de la région lilloise ?
je découvre ce blog, que je survole rapidement ce soir, mais ce sera assurément pour y revenir, j’adore!!! merci